Poésie de la Garrigue

Tout droit sorti d’un film de science-fiction,

Tel un preux chevalier armé pour un tournoi,

Mais aussi très fragile et puissant à la fois,

Ce mâle Diablotin requiert mon attention.

Il est déjà paré pour des joutes sauvages,

Pourtant, il attendra d’être avancé dans l’âge.

Ses pattes ravisseuses prêtes à se déployer,

Son fin et long thorax, l’abdomen recourbé.

 

Et la première fois, on peut imaginer

De l’avoir rencontré dans un conte de fée.

Un ancien dinosaure, un joyeux automate ?

Un pantin, un guignol ou un simple acrobate ?

Figurant dans Star Wars ou descendant d’Alien ?

Ou dans Mandalorian, le copain d’un terrien ?

Il a visiblement un physique d’acteur !

Qui ne le connait pas, sûrement aura peur.

 

Ce petit Diablotin, caché dans les buissons

Va passer tout l’hiver en toute discrétion.

A l’aide de ses pattes, accroché tête en bas,

Au sein de la garrigue, patient, il attendra.

Mesurant seulement deux ou trois centimètres,

Il ne va pas bouger d’un petit périmètre.

Longtemps sans avoir à manger, il restera.

Mais en guise de repas une mouche suffira.

 

A la fin de l’hiver, ses ailes pousseront.

En forme de fougères ses antennes seront.

L’abdomen deviendra très long et enfin droit.

En bref, il grandira et il prendra du poids.

De petit diablotin, Empuse deviendra.

Il aura fière allure avec son port altier,

Toujours plus élégant, son armure terminée,

Caché dans les fourrés, toujours prêt au combat.

 

De prolonger l’espèce enfin viendra le temps 

Il rejoindra alors au printemps une belle,

Qui saura se montrer douce et point rebelle,

car oui il survivra à cet accouplement.

A la fin de l’été serrés dans leur cocon,

Des petits diablotins ensemble sortiront.

Le mâle et la femelle, l’hiver, ne verront pas,

C’est ainsi, et le cycle recommencera.